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STACH TEAM
17 mars 2012

Week-end en Pointézie

f1

Voici déjà le compte-rendu de Sylvainized que toute l'Auvergne des rockriders attend :

PREAMBULE

Le 1er week end de mars, c’est traditionnellement la fête des conscrits à Villié-Morgon, cœur du Beaujolais, même s’il a tendance à battre à droite… On y boit, on y danse, on y rit, les péronnelles de 20 ans font des yeux de biche – certes des biches déjà bien marinées – à leurs aînés qui les honorent volontiers de quelques spéciales nocturnes sur single humide même par temps sec… Un bon stachu se doit de faire bonne figure ce week-end là.

Et pourtant.

Le Pointezie Crew sut nous détourner de la vérité et de nos valeurs. Tel un mesquin soufflet sur nos joues pileuses, nous apprîmes que l’on nous défiait depuis des contrées dont la seule haleine des animaux domestiques, des épouses et des jeunes enfants suffisent à faire dégueuler les caisses de rats qu’ils ont coutume d’élever pour la confection du jambon de la truffade. Nous nous dîmes : « Tant pis pour les jolies conscrites de Villié, on va bien trouver quelques devers un peu gras à rider chez eux. Et puis ils méritent bien leur petite branlée, ça fait toujours du bien ».

Fleur au fusil, déjà la manette dans le coin, Marcassin, Ben Baraka, Sylvainized et Julien-tiens-la-bien partirent remonter le temps sur les terres volcaniques de l’Auvergne.

VENDREDI SOIR

Notre arrivée fut une fanfare à elle seule ; non point que nous jouâmes d’un quelconque instrument de musique, non, mais nous ignorions que notre venue provoquerait chez notre hôte un déferlement de flatulences tout aussi bruyant qu’inodore. Zed n’étant point le cerveau du Pointezie mais son porte-parole, c’est-à-dire son anus. A peine assis autour de la table, fourbis par la route et les incessants dépassements de charrettes de villageois enivrés, nous sursautâmes à l’arrivée de Yoyo – alias femme de Zed, qu’on appelle Yoyo puisqu’elle s’appelle Georgina-Marie-Hélène – qui ébranla notre repos d’un grand « Soixante-seize ! » sonore. Marcassin, passionné par les chiffres, nous regarda de son air intelligent qui lui a valu son surnom, quand Zed souleva une fesse, caressa le chat, et envoya rouler dans la pièce un pet si rond que l’on crut que des quilles allaient tomber sur son passage. Et Yoyo de compter : « Soixante-dix-sept ». Julien-tu-la-tiens, ébaubi, murmura : « Noooooon ?! Elle compte ses pets ? ».

Nous étions mis au diapason, le la anal de Zed était donné. On nous annonça d’emblée que ce n’était rien en comparaison du sieur Mouffette. Ben Baraka eut un vague à l’âme et nous vîmes son teint bleuir. « Soixante-dix-huit ». Marcassin, très convenant, la remercia. Nous dormîmes bien, repus, excités par la vie animale de nos hôtes et des promesses de rides du lendemain.

SAMEDI

Le lever des corps eut lieu vers 8h00. Yoyo nous rejoignit. « Cent huit ». Apparemment la nuit fut dense pour le couple. Après un délicieux petit déjeuner au miel de vache et au lait de chat, nous fûmes rejoints par Jacques, notre chauffeur. Terrassé par notre venue, il avait préféré se taillader vilainement un doigt sur une cassette plutôt que de rider avec nous et subir l’humiliation du Stach Team. Que sa veulerie soit ici saluée ! D’autres faibles d’esprit, après s’être égarés sur leur propre terre, parvinrent à atteindre le lieu de rendez-vous. Au total, nous étions bien 13 à la douzaine comme dirent leurs épiciers locaux.

Puis vinrent les saints rides. Les stachus absents ce jour-là s’en mordirent bien les couilles. Ce fut tout simplement une orgie de descentes sur des singles alternant tout ce que la fine truffe cramponnée d’un stachu sait apprécier : des sentes qui semblaient avoir été torturées pour nous faire retomber dans l’enfance tant l’esprit ludique s’inscrivait dans chaque courbe ou épingles prises le sourire aux lèvres ; le maître d’œuvre enduristisque avait placé son granit avec harmonie au beau milieu d’une végétation et de panoramas exquis.

Le rythme fut soutenu. Lolo, gourou d’un monde nouveau dont nous évoquerons les principes sans tarder, agençait avec une maestria certaine tous les bikes dans sa carriole volée. Le but était clair : RIDER !

« Cent cinquante-huit ». Ce fut l’heure du casse-croûte. Mouffette nous accueillit dans son antre. Nous fûmes stupéfaits de constater que certains membres du Pointezie fussent capables de s’accoupler avec d’aussi jolies demoiselles, mais surtout que la gendarmerie les y autorise ! Car Mouffette, sachez-le, a évidé lui-même sa selle grâce à ses pets acides ! C’est une star locale qui porte son trophée légendaire – une peau de chamois à la truffade – comme on arborerait son premier poil sur le torse. Arrosé d’un vin de coquelicot fort apprécié des stachers – car Mouffette a ceci d’un stachu qu’il a le corniolon bien pentu et connait le sens du mot « cave » – nous nous surprîmes à constater que les autres honoraient le casse-croûte mais ne buvaient goutte. « Cent quatre-vingt-un ». Yoyo nous avait rejoint mais perdit le fil des comptes à cause de la présence simultanée de Mouffette et de Zed.

Puis vint le doux moment de la sieste entre les seins de leurs femmes… Que dalle ! Le Zed se mit à mitrailler du cul et du regard et nous comprîmes que le timing reposait sur lui. Il trépignait, ah vin dieu fallait que ça débourre ! Une heure de casse-croûte et ce fut reparti de plus belle ! Nous allions boucler la boucle et dès la première descente, l’estomac se fit oublier… sauf pour notre Duponschnell qui avait un peu forcé sur les rhums arrangés…

Le festival de descentes suivit son cours au rythme du cerveau dérangé de Lolo : à peine avions-nous déchargé les spads que les premiers avaient déjà envoyé la moitié du parcours. Sylvainized, en endurigide pour se mettre au niveau du groupe, dût même freiner sa course pour aider certains membres du Pointezie à ne point se perdre ou prendre des risques inutiles pour nous suivre : nous avons une pensée émue pour Plop (lui-même inventeur de son propre surnom qui en dit long sur sa pratique) qui a tenté quelques bunny dans les arbres pour nous divertir. Merci. Il y avait aussi un vieux, Pierre, que chacun appela tout à tour par un prénom différent, certainement une nouvelle recrue, ou un acte de compassion des jeunes à l’égard des anciens. En bas de la DH de Chatel nous comprîmes qu’il était l’ancien videur de la discothèque dans laquelle le groupe avait perdu sa virginité (sauf Mouffette). Zed prit son pied avec un chat, une malheureuse bête qui passait par là, tandis que Tom et Lolo terminaient leur avant-dernier Tétris de vélos dans la bétaillère. Le premier dit : « Bon y fait nuit, on va aller rouler au jour ». Nous pensons que Tom a deux cerveaux gauches, en tout cas deux trucs qui ne servent à rien et qu’il en a trop quand il faut prendre une sage décision. « Deux cents huit ». Zed était à fond, il crut à cet instant que nous riderions encore pendant deux heures, son impatience était visible, il ne parvenait pas à enlever son doigt d’où nous savons. Heureusement, seul, le Gourou Lolo la Gaudriole décida de nous perdre sur la route pour la huitième fois en nous emportant en quelques bourrasques de volant sur le départ d’une spéciale inconnue de tous, sauf de lui. Derrière, Pierre, notre chauffeur, nous parlait de l’époque des pneus en bois d’arbre tandis que devant, loin devant, Lolo signait de sa patte les accotements jamais stabilisés de leur région.

Alors que tous les copilotes avaient la tête collée au vomis des vitres, Lolo aperçut sur une ligne droite une belle bête auvergnate : haute d’une orgyie (soit 96 doigts ou 1,87 m), la salopette rebondie comme un volcan et une irruption visible à 10 kilomètre. Lolo, joueur, décida de l’éteindre, de l’étendre, en tout cas de l’étourdir. Quand le bestiau nous rejoignit, les naseaux dilatés, il répandit toute sa fureur vineuse sur le fautif. Celui-ci l’éconduit avec élégance (« casse-toi » ou « barre-toi », on ne sait plus) en lui proposant un rendez-vous à peine fallacieux à la gendarmerie. L’épisode clos, le froid s’abattit sur nos épaules : le dernier ride commença entre chien et loup et finit dans une jolie obscurité qui nous fit oublier les belles cassures du terrain.

On rentra repus chez Zed, qui se détendit, car 13 belles rotations s’affichaient au compteur, plus de 200 kilomètres de balade. On remit le compteur à zéro avec une bonne bière en fût tirée du sac de Marcassin. « Deux ». Après avoir vidé le cumulus de Zed et Yoyo, nous reprîmes la route – toujours en mode Paris–Dakar–Chamalières – pour le festin qui nous attendait dans une auberge. 17 convives eurent une pensée peinée pour Ralfonce qui avait émis le souhait de venir avec nous. Mouffette et Zed, de concert, sous l’œil attendri de leur muse et comptable, firent quelques dédicaces anales que notre Ralfonce aurait vraiment appréciées.

DIMANCHE

La nuit fut lourde. La truffade est un plat qui a beaucoup de présence. Tous les stachus marchèrent sur les traces de Zed cette nuit-là. Mais le réveil fut un bonheur. Le soleil était déjà généreux. On enfila les belles culottes de ride, pas de protections, casques ouverts, la matinée serait dédiée à la découverte moins radicale des sentiers auvergnats…

Et là nous découvrîmes la Pointezie : le berger Lolo au cœur de ses terres et dépendances, un lieu très pieux d’où nous vîmes sortir sa femme béate en peau de bête et allaitant une poule. Un havre de recueillement où au milieu coule une rivière. On aurait bien gratté le terrain ou collé quelques bandes à joints, mais rien qu’à regarder le Zed, nous ne doutâmes pas un seul instant que le programme serait chargé et immédiat.

Mistigri et Pépé-en-Spe nous attendaient déjà. Huit riders. Nous nous rendîmes au départ de la première spéciale. Là Marcassin me lança un regard interrogateur : « Ça va envoyer tout pareil que le samedi ? » Je passai ma langue chargée aux commissures au lieu d’une réponse prosaïque sans saveur. Lolo s’était donc concerté avec lui-même pour décider unilatéralement qu’on riderait encore plus fort, avec des rotations, mais sans protections ! C’est ce qu’on n’appelle pas une randonnée découverte peinarde…

Mais foi de stachu que ce fut enthousiasmant !. Le choix de ce GR bien graniteux, la descente qui finit sur le petit pont de pierre, un tracé tellement ludique qu’on le bisse sans se poser de question… Il ne fut pas aisé à la pose casse-croûte (14h00 en Auvergne) de savoir si oui ou non les stachus prendraient le chemin du retour aussitôt après. D’autant plus que le double de Lolo, entendez Pépé, est l’antithèse du Gourou : nous prîmes un retard considérable (Zed pourrait donner les temps précis) dû aux intempestifs retards de Pépé au moment de prendre les départs… alors que Lolo partait trop tôt. De plus, il roulait sur un Spe dont les couleurs avaient été vomies quatre fois avant d’être passées au vernis. Pas étonnant que Dame Nature, agressée visuellement, ne lui fît payer cet affront par des crevaisons répétées. Là encore, hommage à ce cerveau qui commande les deux mains comme s’il ne s’agissait que d’une seule main gauche. Les stachus durent lui donner maintes leçons.

« Quarante-huit ». Il était 15h00. Il aurait fallu songer à regagner nos contrées civilisées et polluées. Nous écoutâmes avec attention comment Mistigri dompta ses instincts de mâle dans des cabarets aujourd’hui fermés par décrets préfectoraux, puis décidâmes de rentrer. Ah ben non ! Ce ne fut pas ce qu’avait décidé le Gourou Lolo Solo Yo après une très brève réunion avec lui, son orteil droit et une manivelle. Les bikes étaient déjà agencés dans la bétaillère. Pas un mot ne sortit de sa bouche, et la petite smala le suivit pour une ultime rotation avant la pluie menaçante. Comme prévu – Lolo commande à Dieu pour la météo – nous mirent le dernier coup de frein en bas d’une descente tout à fait digestive et qui ne manqua pas de nous ravir une fois encore. Comme dans un bar, ce ne fut pas celle de trop mais celle que l’on s’envoie avant de rentrer pour ne pas boiter. Duponchnouille et Ben Barakaka se détendirent enfin.

AUVERGNATS ! Je n’aurais jamais cru qu’un jour je serais contraint de vous remercier. Je vais le faire. Bientôt. M’enfin là c’est trop tôt. J’ai de l’appréhension. On verra, pour la revoyure, si les conditions sont bonnes, faudrait pas que ça nous déchire les estomacs que vous nous avez si bien fragilisés pendant deux jours… Restez connecté(e)s au Stach Team, il vous le rendra bien !

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